CHAPITRE 10 - PARTIE 1/3
Trois scénarios pour 2025
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Scénario 1 : Le retour du charbon

2025 :

Sandrine se lève et part à son travail. Elle possède toujours sa voiture à essence d’occasion. Face aux débats sur le nucléaire et faute d’alternatives, comme dans d’autres pays, le gouvernement, pourtant conscient des enjeux écologiques, a dû se résoudre à rouvrir des centrales à charbon et même à en construire de nouvelles. La pollution a légèrement augmenté avec l’arrêt du nucléaire. Les énergies « vertes » n’arrivent pas à compenser en termes de production, et le public s’insurge contre ces éoliennes et champs solaires qui coutent très cher et défigurent le paysage. Les débats publics font rage : pour remplacer une centrale nucléaire, deux centrales à charbon sont nécessaires. Les centrales nucléaires produisaient en Térawatt alors que les centrales à charbon ne peuvent dépasser l’échelle du Mégawatt. Pour contenir cette pollution, le gouvernement commence à s’intéresser à des projets de tours de purification d’air à bâtir dans les grandes villes et à développer une nouvelle génération de centrales à charbon qui pollueraient moins que les anciennes générations, et à subventionner fortement les énergies vertes. L’hydrogène est un potentiel en devenir. L’équipement en voitures électriques stagne car l’électricité qui les alimente présente désormais un impact carbone équivalent avec l’essence, les progrès sur l’autonomie des batteries ne vont pas aussi vite que prévu et le public ne voit pas l’intérêt de changer de type de véhicule. Les mobilités n’ont pas connu de grands bouleversements et les voitures à essence sont toujours majoritaires dans le parc automobile français.

2030 :

Sandrine a quitté la ville pour aller s’installer « au vert ». Le prix du foncier et la pollution l’ont incité à aller chercher un peu d’air frais, mais cela l’oblige dorénavant à parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour aller travailler. Mais elle n’a pas le choix ; son métier ne lui permet pas de télétravailler. Elle vérifie l’indice de pollution avant de sortir de chez elle. Celui-ci n’est pas trop élevé aujourd’hui ; elle sera autorisée à prendre sa voiture sur tout le trajet. Depuis la remise en route des vieilles centrales à charbon, le smog a fait son entrée dans les villes françaises qui ressemblent désormais à certaines villes chinoises. En raison de sa densité, certaines journées ressemblent à des nuits mais le gouvernement continue à promettre que les nouvelles centrales à charbon en construction seront moins polluantes.

Le marché de la voiture se divise entre voitures électriques, à essence, à hydrogène et on a assisté à l’avènement d’une nouvelle génération de moteurs diesel. Malgré les incitations fiscales, le gouvernement n’a pas vraiment su créer l’engouement nécessaire pour booster les ventes de l’électrique dans le pays. Les transports en commun ont vu leur empreinte carbone augmenter car l’électricité qui les alimente n’est pas très vertueuse. Les énergies vertes ne parviennent toujours pas à combler le vide laissé par le nucléaire et donc le charbon a encore de beaux jours devant lui ! Le gouvernement démarre la construction des tours de purification d’air et plante le plus d’arbres possibles pour protéger les villes du smog.

Les mobilités n’ont pas grandement changé mais les transports en commun qui étaient peu polluants le sont finalement devenus un peu plus. Chaque voiture a réduit son impact carbone global mais leur nombre explose, notamment en Inde et en Afrique et l’impact global ne diminue donc pas.

2050 :

La pollution est montée crescendo et certains murs en ville sont désormais noircis. Avec la croissance démographique, l’espace urbain à continué à s’étendre de manière horizontale. De nombreux pôles urbains français ressemblent désormais à Los Angeles. Les énergies vertes n’ont pas réussi leur pari malgré les investissements du gouvernement. Les transports en commun sont toujours extrêmement polluants à cause de l’origine de l’électricité qui les alimente, la place de la voiture électrique stagne. La voiture à essence est toujours majoritaire. Une partie de la population est dans la rue et demande le retour au nucléaire ; bien que possédant d’importants désavantages, son impact carbone était meilleur que le charbon. Mais un puissant lobby défend le secteur du charbon et promet que la prochaine génération de centrales à charbon seront écologiques et pollueront moins.

Les transports en commun sont engorgés malgré les risques liés à la promiscuité. En concentrant l’emploi dans certaines zones, les mouvements de population se déplaçant aux mêmes horaires les rend difficilement accessibles. A tel point que les sociétés de transport font désormais varier le prix du billet en fonction des horaires. Les entreprises sont obligées de subventionner toujours plus la mobilité de leurs collaborateurs. Seuls quelques riches hommes d’affaires peuvent se payer des taxis volants ; une solution rapide mais plutôt bruyante pour les passagers.

C’est donc le marché de la dépollution qui a désormais le vent en poupe.

Inspirations :

https://www.alternatives-economiques.fr/energies-fossiles-charbon-retour/00069812

https://www.lepoint.fr/economie/pourquoi-le-charbon-a-encore-de-beaux-jours-devant-lui-08-02-2020-2361777_28.php

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