La mobilité croit trois fois plus vite que la population
Chaque année, le nombre d’humains sur la planète progresse d’environ 1 %. Ce taux d’accroissement naturel diminue régulièrement : il est passé de 2,04 % à la fin des années 1960, à 1 % en 2017, mais s’applique à une population de fait toujours plus nombreuse et concentrée en milieu urbain. La population mondiale devrait atteindre 8,5 milliards d’individus en 2030, puis passer à 9,7 milliards d'individus en 2050. On compte donc chaque jour plus de 240 000 nouveaux habitants sur terre. Autant de personnes supplémentaires qui auront besoin de se déplacer.
Chaque jour sur terre, plus de 240 000 nouveaux habitants auront besoin de solutions de mobilité
En 2005, près de 890 millions de véhicules parcouraient la planète. En 2007, le milliard était dépassé. De 1955 à 2005, l’augmentation de leur nombre est environ trois fois plus rapide que la croissance de la population. Le parc mondial sera, selon la plupart des spécialistes, très probablement composé très bientôt de 2 milliards de voitures, au regard de la croissance rapide de la motorisation de certains pays comme la Chine ou l’Inde. En France, au cours des cinquante dernières années, le trafic aérien a été multiplié par 50, les trafics automobiles par 25, le trafic ferroviaire par 2 ; en 1960, les Français parcouraient en moyenne 3 700 km dans l’année, 9 100 km en 1982, et 14 300 km en 2000, soit quatre fois plus que quarante ans plus tôt. Si la mobilité a ainsi quadruplé sur cette période, ce n’est pas tant du fait d’une augmentation du nombre de déplacements par personne (plutôt stable depuis les années 70) que de l’allongement des distances parcourues, de nombreux citadins étant partis s’installer dans la grande périphérie des villes. Si les distances parcourues ont augmenté alors que le nombre de déplacements et leur durée stagnent, c’est également parce que la vitesse moyenne des déplacements a fortement crû sous l’effet combiné, au niveau individuel, de reports des transports en commun vers la voiture individuelle, plus rapide, et au niveau des infrastructures, d’investissements publics qui ont permis l’augmentation de la vitesse de tous les modes de transports (TGV, RER, automobiles sur autoroutes). Sur les dernières années, le mouvement s’est pourtant stabilisé, voire inversé, avec une baisse du nombre de kilomètres parcourus.